Située aux portes de Nuits-Saint-Georges et faisant partie des derniers villages de la Côte de Nuits, Premeaux-Prissey est une commune d’un peu plus de 350 habitants, avec une histoire qui met de l’eau dans son vin !
Partons à sa découverte…
Premeaux-Prissey tient son nom de deux communes distinctes : Premeaux et Prissey, qui furent unifiées en 1972.
De ce fait, on retrouve deux églises dans la commune :
La première, l’église Saint-Martin, est située en contrebas de la commune. La date de construction de cette dernière remonte au XI siècle, de style roman, elle fut remaniée vers le XIIIe siècle. À l’intérieur, plusieurs œuvres sont classées à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, notamment plusieurs pierres tombales, dont celle de Charles de Saulx, seigneur de Prissey, décédé en 1474.
La seconde, est l’église Saint Marcel et Saint-Marc, datant du XIIIe siècle. Celle-ci est située le long de la route nationale. Vous pouvez l’apercevoir sur le trajet Nuits-Saint-Georges – Beaune
Un château existe aussi sur la commune. Datant du XIXe siècle, il a été construit à l’emplacement d’un ancien château démoli en 1769, et en utilisant certaines de ces anciennes pierres. De nos jours, le château est devenu un domaine viticole et un hébergement.
Maintenant, parlons de l’étymologie du nom du village. Premeaux, signifie “Premières eaux”. Ceci montre que le village était reconnu pour ses nombreuses sources et sa nappe phréatique. Une mare était également devenue une sorte de bassin thermal, avec une eau à température douce constante, riche en fer et en gaz rares tels que l’hélium. Cette activité dura de 1945 aux années 1970, mais la salubrité de l’eau n’était pas assez bonne en surface, et le bassin fut fermé au public. Une production d’eau minérale avait aussi vu le jour de 1927 à 1970, mais cette activité ne perdura pas.
Les sources de Premeaux-Prissey regorgent de nombreuses propriétés thérapeutiques connues depuis l’époque gallo-romaine.
Au Moyen-Âge, une léproserie avait même été créée, dont il subsiste encore le fronton, ancré dans le mur d’un domaine le long de la route nationale, où l’on peut lire l’inscription : Léproserie Saint-Bernard , fondée au XIIe siècle.
Plusieurs étangs de pêches ont également été créés dans le bas de la commune, et un de ces plans d’eau accueille le Téléski Nautique de Côte d’Or, un lieu unique en Côte de Nuits, réservé aux amateurs de sports mécaniques nautiques. On peut aussi admirer un joli lavoir à impluvium (ancien système de récupération d’eau de pluie) à proximité de l’église Saint-Marcel et Saint-Marc.
Premeaux-Prissey est aussi renommé comme étant un village viticole. Il est produit sur ses terres l’appellation Côte de Nuits Village, ainsi que l’appellation Nuits-Saint-Georges : en village et en premier cru. La commune compte dix parcelles de premier cru, dont huit clos, et le célèbre monopole des Hospices de Nuits-Saint-Georges, le climat Les Didiers.
Ici, les vignerons ne fêtent pas la Saint-Vincent, traditionnel saint-patron des vignerons, mais la Saint-Marcel, leur protecteur ancestral. La Saint-Marcel trouve son origine au XIXe siècle, c’est la création d’une société de secours mutuel entre vignerons. Certains expliquent cette différence de tradition par le fait que les propriétaires de domaine vénéraient Saint-Vincent, et leurs ouvriers Saint-Marcel. D’autres expliquent que la Saint-Vincent était une tradition chrétienne, alors que la Saint-Marcel restait républicaine. Toutefois, cette coutume s’est inscrite dans le temps et est toujours célébrée de nos jours le 16 janvier.
Premeaux-Prissey est aussi connu comme étant un village carrier. La pierre de Premeaux appréciée pour sa couleur rose, et la pierre de Comblanchien, de couleur beige, furent exploitées ici depuis le XVIe siècle jusqu’aux années 1980. Deux carrières à ciel ouvert existaient sur la commune, accueillant désormais des vignes, et une souterraine était célèbre pour l’extraction du marbre rose. Ces pierres sont utilisées localement dans de nombreuses constructions, on peut même retrouver des pierres tombales roses dans le cimetière, dont les plus anciennes sépultures datent d’entre 1600 et 1700.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à aller voir le site internet de la Mairie de Premeaux-Prissey.